Recherche clinique en psychiatrie




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LES QUESTIONNAIRES DANS LA RECHERCHE EN PSYCHIATRIE CLINIQUE

Médecin en Chef Louis CROCQ
Spécialiste du Service de Santé des Armées
Direction des Recherches Etudes et Techniques
Groupe « Biologie et Sciences Humaines »
Ministère de la Défense
26, boulevard Victor, 75996Paris-Armées




ECHELLE D'OBSERVATION CLINIQUE E.O.C.
Mode d'emploi et normes de cotation



L'échelle d'observation clinique E. 0. C., utilisée pour l'examen systématique et l'évaluation des états dépressifs névrotiques et caractériels, a été élaborée par L. CROCQ, R. JARRET et J. FONDA RAT, et présentée à la LXXI' Session du Congrès de Psychiatrie et Neurologie de Langue Française à MONACO (juillet 1973).


Elle a pour but d'une part de rationnaliser et systématiser sous une forme standard l'examen psychiatrique type tel qu'il est généralement pratiqué, et d'autre part d'objectiver cet examen par une appréciation quantitative, ce qui permet le contrôle des effets thérapeutiques et l'homogénéisation des données de provenance disparate dans les études statistiques coopératives.


PRÉSENTATION


Elle est présentée sur le recto d'une seule feuille, de telle manière que le clinicien puisse la saisir toute entière d'un seul coup d'oeil.


Sa partie droite comprend 7 colonnes réservées à la cotation quantitative pour 20 rubriques.


Sa partie gauche comprend un espace libre destiné au commentaire clinique (antécédents, histoire de la maladie, étiologie, particularités cliniques, traitement, etc...).


COTATION


Pour la cotation, on glisse la feuille dans une chemise qui laisse apparaitre les 7 colonnes de la partie droite et indique en face (partie gauche recouvrant l'espace libre) les contenus et les critères de chaque rubrique.


L'échelle comprend 20 rubriques, réparties dans les 5 phases principales du déroulement de l'examen (voir fiche). Le clinicien n'est pas tenu de respecter Pordre de l'examen et peut très bien, selon les particularités du cas, commencer sa cotation par telle ou telle rubrique qui attire d'abord son attention.


Pour chaque rubrique, il cote (en cochant d'une croix dans la case ou demi-case correspondante)
- "0" si le symptôme est absent ;
- "1" à "5" s'il est présent, de très faible à très fort.

Eventuellement, il assortit sa cotation d'une croix dans la colonne "doute" s'il n'est pas sûr de son appréciation (cela servira à pondérer l'exploitation statistique).

Pour les rubriques 1 (présentation), 2 (contact), 3 (discours), 7 (émotion), 8 (thymie), 14 (appétit) et 18 (comportement) il inscrit sa cotation (sauf pour la note 0 qui ne comprend qu'une case) soit dans la demi-case supérieure s'il s'agit d'un trouble de type "inhibition", soit dans la demi-case inférieure s'il s'agit d'un trouble de type "excitation".


L'évaluation globale du cas est faite par totalisation des valeurs mentionnées dans chaque colonne n1 + n2 + n3 + n4 + n5 = T
Le total maximum T est de 20 x 5 soit 100 points.
On ne tient pas compte des doutes dans l'évaluation globale.


EXPLOITATION


a) Etudes cliniques


L'échelle peut être utilisée à titre didactique pour habituer des étudiants ou praticiens en formation à procéder à un examen systématique sans lacunes majeures et à objectiver leur appréciation (étude de la dispersion des appréciations effectuées par plusieurs étudiants sur un même malade). Elle peut être aussi utilisée pour des recherches typologiques (profils types avec élévation différentielle de telle ou telle rubrique selon le syndrome nosographique et les particularités étiologiques et évolutives mentionnées dans le commentaire libre). On tiendra compte des indices de doute dans les dispersions statistiques.


b) Contrôle d'activité thérapeutique


L'échelle peut être simplement utilisée pour le suivi objectif des cas individuels (objectivation et quantification de l'évaluation) ; le fait d'utiliser une feuille à chaque examen évite d'être influencé par la cotation précédente.


Dans des études statistiques coopératives, on peut étudier l'amélioration globale en fonction des syndromes et des thérapeutiques, et aussi l'amélioration différentielle par rubrique (rubriques faisant l'objet de l'amélioration la plus précoce et la plus importante).

COTATION QUANTITATIVE

ECHELLE D'EVALUATION CLINIQUE
Etats dépressifs névrotiques et réactionnels
N° dossier
Date :
Intensité des symptômes
NOM :...........................................................................Sexe :................Age :................012345?
COMMENTAIRE CLINIQUE (Antécédents, histoire de la maladie, étiologie, particularités cliniques, traitement, etc...)1. Présentation.......
2. Contact.......
3. Discours.......
4. Lucidité.......
5. Mémoire.......
6. Efficience intellectuelle.......
7. Emotion.......
8. Thymie.......
9. Elan vital.......
10. Anxiété psychique.......
11. Angoisse somatique.......
12. Symptômes psychonévrotiques.......
13. Fatigue.......
14. Appétit.......
15. Sommeil.......
16. Hypochondrie.......
17. Volonté.......
18. Comportement.......
19. Troubles du caractère.......
20. Traits de personnalité névrotique.......
COTATEUR : Total par colonne
Total général :
.......
Appréciation globale (de 0 à 5) :.......


COMMENTAIRE CLINIQUE

Présentation

1. PRESENTATION : Tenue négligée, attitude prostrée, facits-!izt (ou au contraire subagitation et mimique hyperanxieuse, etc...

2. CONTACT : peu présent, préoccupe, lointain, évasif. . . (ou au contraire dépendant, suppliant ou récriminateur.

3. DISCOURS : voix basse, mots rares «.bredouillés, ton monocorde,: - - - - - - - - - - (ou au contraire débit précipité, embrouille, volubile...)

Intelligence

4. LUCIDITE : attention faible et labile, concentration difficile, idées peu claires, orientation temporo-spatiale moins précise, etc ...

5. MÉMOIRE : difficulté d'acquisition, oubli des tâches à faire, imprécision dans le souvenir des faits récents, puis des faits anciens.

6. EFFICIENCE INTELLECTUELLE : jugement et raisonnement diminués, baisse du rendement par bradypsychie ou par agitation stérile. fativabilfté.

Affectivité

7. EMOTION émoussement affectif, tendance à l'apathie ... (ou au contraire éréthisme émotionnel, labiiité, manque

8. THYMIE : (dépression - euphorie) : tristesse, découragement, pessimisme
(ou parfois hyperexcitabilité, tension douloureuse... ) - - - - - - - - - - - - - - - - -

9. ELAN VITAL e baisse de l'initiative et du dynamisme, désintéret pour le travail et les loisirs, perte de la foi en l'avenir, etc...

Symptômes psychiques et somatiques

10. ANXIETE PSYCHIQUE : inquiétude, peur sans objet, appréhension sans raison, sentiment de malaise, crainte d'un danger indétermipé.

11. ANGOISSE SOMATIQUE : "boule oesophagienne", spasmes digestifs, précordialgies, tachycardies, striction thoracique, sueurs, tremblement...

12. SYMPTOMES PSYCHONEVROTIQUES : phobies, peur de sortir... idées fixes, ruminations, obsessions, crises de nerfs, paresthésies, conversion "H"

13. FATIGUE : asthénie, courbatures, lombalgies, perte de la résistance à l'effort... fatigue sexuelle, baisse de la libido.

14. APPETIT : anorexie, dégoût de la nourriture, irrégularité des repas, amaigrissement.. (ou parfois boulimie de rassurement, voracité... )

15. SOMMEIL : endormissement lent et difficile, réveils au milieu de la nuit, cauchemars, agitation nocturne, insoninie... (parfois hypersomnie)

16. HYPOCHONDRIE : préoccupations exagérées sur la santé, intérft égocentrique sur le corps, plaintes ; réclame médicaments et médecins ...

Activité

17. VOLONTE : hésitation, doute, aboulie. . . inachèvement des tâches et des projets, tendance à l'indifférence et à l'apragmatisme.

18. COMPORTEMENT : ralentissement moteur, baisse de l'activité, immobilisme (ou inversement excitation inconfortable, sursauts, subagitatîo~)

19. TROUBLES DU CARACTERE ; irritabilité, agressivité, vulnérabilité aux frustrations et contraintes, accès de mauvaise humeur...

20. TRAITS DE PERSONNALITE NEVROTIQUE : attitude infantile de dépendance, théatralisme et chantage, mise à distance et manque de coopération.. .


COTATEUR :

Total par colonne ; ..........

Total général : .............. globale (de 0 à 5) .........


Dernière mise à jour : samedi 20 avril 2002 9:21:38

Dr Jean-Michel Thurin